Une monnaie locale est un instrument de paiement qui ne peut être utilisé que sur un territoire restreint dans le but d'éviter la fuite des fruits du travail local sur les marchés financiers. Elle est mise en place par une association de citoyens qui en assure la gestion. L’association fait adhérer des entreprises et des commerçants qui peuvent rejoindre son système. Ces professionnels doivent alors souscrire à une charte éthique qui intègre des notions de respect de l’environnement, des conditions de travail et plus généralement de respect de l’être humain. La monnaie locale prend la forme de billets voire de paiements électroniques dans certains cas. Une unité de monnaie locale vaut un euro. Elle est donc complémentaire puisqu'elle ne remplace par les euros, nécessaires par exemple pour payer la TVA ou les taxes.
En savoir plus en 2 minutes par l'exemple du Vendéo, la MLC de Vendée :
3 Exemples de monnaie locales présentées dans le film Demain :
En savoir plus en 15 minutes :
Dans notre système actuel, la consommation est un des derniers outils de démocratie directe à notre disposition. Utiliser le Semeur est un acte citoyen renouvelé à chaque achat (« acheter, c’est voter »).
En utilisant une monnaie d’initiative citoyenne, vous participez à un mouvement qui crée une confiance nouvelle entre les acteurs d’un territoire. Vous donnez du sens à vos achats quotidiens. Vous êtes sûr de favoriser une économie locale qui porte des valeurs et développe l’activité régionale. Vous participez à un système qui renforce l’économie locale de l'Entre Sambre et Meuse et qui génère donc des retombées économiques dans notre région.
Vous entrez dans un réseau de consomm’acteurs et enrichissez vos relations humaines.
L’Euro est conçu pour le grand marché, l’import-export, la spéculation sur les matières premières etc. Le Semeur, quant à lui, en restant nécessairement dans sa région, augmente la richesse locale. C’est avec nos épargnes en Euros que nous finançons les délocalisations de nos industries et nos emplois. La masse monétaire nourrit l’économie spéculative au détriment de l’économie réelle. Les commerçants qui acceptent les Semeurs s’engagent à s’approvisionner et à s’achalander davantage dans la région. C'est pourquoi les monnaies locales et complémentaires (MLC) circulent beaucoup plus vite que les euros.
Les euros convertis en Semeurs sont déposés sur un compte dans une banque éthique comme fonds de garantie. Ces euros pourront servir à financer des projets ciblés, locaux et respectueux des valeurs du réseau. Ainsi, changer mes euros en monnaie complémentaire est doublement vertueux, et ça ne coûte pas plus cher !
En Wallonie, il existe déjà de nombreuses monnaies locales. Récemment, Bruxelles à aussi la sienne. Citons également le Torekes à Gand. Il y en a également plus d’une trentaine en Allemagne, environ 70 en France et plus d’une centaine aux Etats-Unis.
La notion de monnaie locale, bien que dajà au Moyen-Âge, certaines villes battaient monnaie, n’apparaît qu'avec la crise de 1929. Citons l'expérience de Wörgl conduite de juillet 1932 à novembre 1933. Wörgl est une petite ville d'Autriche de 4 000 habitants qui introduisit un système de bon local durant la Grande Dépression. En 1932, le taux de chômage à Wörgl avait augmenté de 30 %.
Le gouvernement local avait accumulé des dettes d'une montant d'1,3 million de schillings autrichiens (ATS) alors que les réserves en liquidité correspondaient à 40 000 ATS. La construction locale et l'entretien municipal étaient au point mort. À l'initiative du maire de la ville, Michael Unterguggenberger, le gouvernement local imprima 32 000 bons-travail portant un taux d'intérêt négatif de 1 % par mois (monnaie fondante), et pouvant être convertis en schillings pour 98 % de leur valeur faciale. Un montant équivalent en schilling était déposé à la banque locale pour couvrir les bons en cas de rachat en masse et de réclamation des intérêts par le gouvernement. Les bons circulèrent si rapidement, que seuls 12 000 d'entre eux furent en fait mis en circulation.
Une autre monnaie locale bien connue est le WIR. La banque WIR est fondée en 1934 en Suisse est toujours active. Devant le manque d'argent liquide, les chefs des petites entreprises mettent en place un système de reconnaissance de dettes afin de continuer à maintenir leurs activités. En 2005, plus de 60 000 PME suisses, soit un cinquième d'entre elles, utilisent le WIR.
Par ailleurs, les chèques-repas, les miles des compagnies aériennes ou les points offerts sur les cartes de fidélité des grandes surfaces s’assimilent à des monnaies complémentaires. Vous en utilisez donc probablement sans vous en douter. Mais, à la différence du Semeur, elles ne sont pas locales et ne défendent pas les mêmes valeurs !
A l'heure actuelle, ce n'est pas encore possible. Mais un projet est en cours réunissant les différentes monnaies locales de Wallonie et Bruxelles. En ce moment, un test grandeur nature est effectué sur le territoire de l'une des monnaies.
Les euros sont stockés sur un compte bancaire dans une banque éthique. Nous nous assurons que la banque en question respectent les normes de l'investissement solidaire responsable (ISR).
Votre argent ne peut donc pas être utilisé pour financer le secteur de l'armement ou encore les combustibles fossiles comme c'est le cas dans les banques traditionnels. L'impact de la finance sur l'environnement est catastrophique. C'est bien simple, réorienter son argent vers des investissements durables peut avoir jusqu’à 27 fois plus d’impact écologique que les gestes du quotidien.
A terme, si le fonds d'euro devient suffisant, il est possible qu'une petite partie de l'argent serve à des prêts ou des investissements pour le soutien aux entreprises de la région.
Intégrer les Semeurs dans votre comptabilités : un jeu d'enfant
Les Semeurs ont exactement la même valeur que les euros. Ce qui veut dire que l'on peut très bien rendre des euros sur des Semeurs, des Semeurs sur des euros... L'idéal est donc de mélanger Semeur et euros dans la même caisse. Cela veut dire aussi que lorsque l'on calcule sa caisse en fin de journée, il faut additionner l'entièreté (Semeurs + euros) pour avoir son chiffre d'affaire (les rentrées de la journée) (en déduisant bien entendu le fond de caisse qu'il y avait en commençant la journée). Par rapport à une caisse enregistreuse, ça veut dire que l'on encode les Semeur exactement comme si c'était des euros. La TVA étant calculée sur le chiffre d'affaire, elle est calculée de la même manière sur les Semeurs que sur les euros (le chiffre d'affaire additionnant les 2). La seule différence, c'est qu'on ne sait pas payer sa TVA en Semeurs. Malheureusement, il faut donc toujours actuellement des euros en banque pour cela...
Ma caisse déborde de Semeurs et je n'arrive pas à les écouler...
Cette situation devrait devenir de plus en plus exceptionnelle au fur et à mesure que nous créerons des boucles de circulation du Semeur sur la région. La meilleure solution pour réduire le nombre de Semeur dans sa caisse reste de rendre la monnaie en Semeurs (ce qui pousse le client à revenir chez vous ou chez d'autres prestataires du réseau) ou à les utiliser chez des fournisseurs. Toutefois, en cette période de démarrage de la monnaie locale, il peut encore arriver que vous n'ayez pas assez de fournisseurs acceptant la monnaie locale. Ne vous inquiétez pas ! Si trop de Semeurs s'accumulent, il est possible d'échanger des Semeurs en euro auprès de notre trésorière Dominique Sturbois. Il suffit de la contacter (par téléphone au 0497/90.04.98) ou par mail compta@lesemeur.org.